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Le manuscrit de H. T. Cock: 1919-1933

Le manuscrit de Harry Tredennick Cock, intitulé “Short History of the Royal Canadian Regiment, 1883-1933” est un document précieux de notre Collection d’Archives. Le document retrace les 50 premières années du Royal Canadian Regiment (RCR). Ce document porte sur le service du RCR à partir du 1919, juste après la fin de la Première Guerre mondiale, jusqu’à 1933, année du 50e anniversaire du régiment. À l’époque, Cock était un officier du RCR.

MANUSCRIT DACTYLOGRAPHIÉ : "SHORT HISTORY OF THE ROYAL CANADIAN REGIMENT, 1883-1933"
DATE : Décembre 1934
DON DE : Inconnu
IDENTIFICATION D’OBJET : MRCRM2013.043.092

Pendant cette période, le RCR reprit ses fonctions d’avant-guerre dans le cadre de la force permanente du Canada. Parmi ces fonctions il y avait l’instruction de la Milice canadienne à travers les “Royal Schools of Instructions” et les camps d’instruction d’été. En plus des tâches d’instruction, le régiment participa à une variété de cérémonies. Le manuscrit de Cock rend compte de plusieurs de ces occasions. De certaines d’entre elles l’auteur rend compte dans le corps du texte; d’autres ne sont décrites que par des photographies et par du matériel supplémentaire. Le manuscrit donne aussi des informations à propos de deux endroits où Cock fut posté au cours de cette période: Saint-Jean, Québec, et la Citadelle d’Halifax.

Bien qu’aucun conflit majeur ne caractérise cette période, il s’agit néanmoins d’une période importante de l’histoire RCR. Cock résume l’importance des tâches régimentaires pendant cette période relativement calme:

“Il ne faut cependant jamais oublier que les longues périodes de routine sont précisément celles au cours desquelles on modèle le caractère et l’on se prépare au moment où une nation, après l’échec de tout autre moyen, se voit obligée d’utiliser à contrecœur la force pour une cause de la plus grande importance…  Alors que le Régiment sera appelé à faire preuve de vaillance, ce qui est plus important est que toutes les Forces terrestres du Canada seront aussi appelées à une telle épreuve. Le succès de la Milice canadienne dépendra considérablement de son entraînement actuel. Cette grande responsabilité incombe principalement à la Force permanente du Canada, dont le Régiment fait partie.”

L'œuvre dactylographiée de H.T. Cocks sur cette période peut être consultée en cliquant sur les images ci-dessous:


Garde d’honneur pour le Prince de Galles

En juin 1919, le Régiment fournit la garde d’honneur au Prince de Galles, qui deviendrait plus tard le roi Édouard VIII. La garde d’honneur est de nature cérémonielle, et elle est souvent fournie pour accueillir les chefs d’États et d’autres dignitaires. Une photo de cet événement est incluse dans le manuscrit. Elle montre le régiment marchant à travers Halifax au milieu d’une foule de gens.


Première parade de l’étendard sudafricain

Le 27 février 1920, Jour de Paardeberg, on organisa la première parade de l’étendard sudafricain du roi Édouard. L’étendard sudafricain consiste en une Union Jack en soie qui fut présentée au RCR par le roi Édouard VII en 1904 pour commémorer le service du régiment dans la guerre d’Afrique du Sud (aussi connue sous le nom de seconde guerre des Boers).

Traditionnellement, les régiments d’infanterie gardent deux drapeaux consacrés. Le premier est le drapeau consacré du roi ou de la reine, symbolisant l’allégeance au monarque. Le deuxième est le drapeau consacré régimentaire, symbolisant la loyauté envers le régiment. Pendant beaucoup d’années, le régiment considéra l’étendard sudafricain comme un troisième drapeau consacré. Le régiment demanda l’autorisation de l’arborer en tant que tel, mais le roi Édouard VII refusa, confirmant que les régiments d’infanterie ne pouvaient arborer que deux drapeaux consacrés. Cependant, le régiment considéra toujours la bannière comme un bien précieux et a conçut une parade spéciale, qui avait lieu chaque année le Jour de Paardeberg, et au cours de laquelle les membres de l’unité pouvaient observer l’étendard. La première parade de ce type fut organisée en 1920; des photos sont incluses dans le manuscrit. Le Connecting File (le magazine régimentaire) rapporte en 1932 que la cérémonie avait été interrompue.


Compagnie "D" à Saint-Jean

En octobre 1924, la Compagnie “D”, le RCR, déménagea au Fort Saint-Jean, Québec, après plusieurs années au cœur du centre-ville de Montréal. Il s’agit en quelque sorte d’un retour à la maison pour le régiment, puisque Saint-Jean avait hébergé la Compagnie “B” du Corps d’école d’infanterie (qui devint le RCR) entre 1883 et 1905. On y établit une École royale d’infanterie, ayant pour tâche d’instruire toute la milice anglophone du Québec et la milice francophone dans le district militaire n⁰ 4.

Le Maj Cock fut muté à la Compagnie “D” à Saint-Jean en 1929. Il inclut trois pages d’histoire du fort dans le manuscrit, ainsi qu’une photographie de la Compagnie “D” en tenue d’hiver avec des raquettes.


Compagnie “A” à la Citadelle d’Halifax

À la fin de 1931, la Compagnie “A” reçut l’ordre d’évacuer la citadelle d’Halifax, qu’ils occupaient depuis 1920 selon le manuscrit, afin de revenir à la caserne Wellington, l’ancien domicile du régiment, qui avait été partiellement reconstruite après sa destruction lors de l’explosion d’Halifax en 1917. Le major Cock, qui avait récemment été muté de Saint-Jean, commandait la Compagnie “A” à l’époque de l’évacuation du fort. On peut le voir ci-dessous à la tête des troupes quittant la Citadelle le 17 décembre 1931. Après deux siècles d’histoire, le fort cessait ainsi essentiellement les opérations militaires, si l’on excepte une courte période pendant la Deuxième Guerre mondiale, lorsqu’il servit de poste de signalisation, de station radio et de site pour les canons antiaériens.


Nouveaux drapeaux consacrés

En 1932, à la caserne Wolseley à London, Ontario, de nouveaux drapeaux consacrés furent présentés au RCR par le gouverneur général du Canada, Vere Ponsonby, 9e comte de Bessborough. Ces drapeaux consacrés remplacèrent ceux octroyés au régiment en 1901 par le duc d’York, qui deviendrait plus tard le roi George V. Les vieux drapeaux consacrés étaient en mauvais état, en partie à cause des dégâts causés par l’explosion d’Halifax, alors qu’ils étaient abrités à la caserne Wellington. Les vieux drapeaux consacrés furent déposés dans la Bishop Cronyn Memorial Church à London, où ils sont restés jusqu’en 2015, date de la fermeture de l’église. Les drapeaux consacrés sont maintenant conservés dans la Salle de recueillement au Musée du Royal Canadian Regiment.


Défilé de l’étendard du CEC vers l’église St. Mark’s

À l’automne 1933, l’étendard du CEC fut déposé dans l’église St. Mark’s, à Halifax. Cette Union Jack en soie avait été présentée au régiment par le roi George V en reconnaissance du service de l’unité pendant la Première Guerre mondiale. L’auteur ne mentionne pas cet événement dans son manuscrit, mais il y inclut des photographies de l’occasion. La Compagnie “A”, commandée par le Maj Cock, défila avec l’étendard jusqu’à l’église. 85 membres de l’“Old Comrades Association”, qui avait été fondée en 1926 afin de promouvoir la loyauté et la fierté envers le RCR parmi les anciens militaires actifs. Milton F Gregg, auquel on avait décerné la Croix de Victoria pendant qu’il servait dans le RCR lors de la Première Guerre mondiale, fut chargé de porter l’étendard.