English  |  Français

Manuscrit de H.T. Cock: Europe

Le manuscrit qui porte le titre «Courte histoire du Royal Canadian Regiment, 1883-1933» est un document précieux dans notre collection d’archives comprenant les premières 50 années de l’histoire du RCR. Pour cette Comptine on va se concentrer sur le service du Royal Canadian Regiment (RCR) aux Bermudes de septembre 1914 à août 1915; du texte original et des photos du manuscrits seront mis en évidence.

L’auteur du manuscrit était lieutenant et officier des mitrailleuses dans le RCR pendant ce temps-là.  Tout compris, les mots et les images offrent un regard unique à-propos du RCR dans sa première année de guerre.

MANUSCRIT DACTILOGRAPHIÉ: « Courte histoire du Royal Canadian Regiment, 1883-1933 »
DATE: décembre 1934
EN PROVENANCE DE: inconnu
ID DE L’OBJET: MRCR2013.043.092

Halifax

Au début de la Première Guerre mondiale, les autorités militaires canadiennes ont envoyé le RCR aux Bermudes pour remplacer les troupes britanniques de la garnison. Composant une large partie des soldats professionnels canadiens, le régiment était la meilleure formation d’infanterie aux pays pour accomplir la tâche, malgré le désir de se rendre en Europe pour le service actif.  Un bataillon pour le service outremer fut formé : celui-ci finira par passer 11 mois à protéger l’archipel des Bermudes et à s’entraîner de manière intensive en anticipation du service au front. 

Pour plus  des renseignements au sujet du RCR aux Bermudes, voir notre comptine précédente, Le manuscrit H.T. Cock: Bermudes.

Le RCR débarqua à Halifax quatre jours après avoir quitté les Bermudes. Cette formation passa deux semaines à Halifax, avant de traverser l’Atlantic pour servir dans le Corps expéditionnaire canadien  (CEC). Cock ne donne aucun détail au sujet du régiment pendant l’escale à Halifax, mais les images accompagnant le manuscrit, montrent les troupes en uniforme légère d’entraînement, kaki, avec des casquettes parasoleil appropriées au service dans le climat chaud des Bermudes. La population locale les accueillit, surtout les enfants  qui manifestèrent  un grand intérêt pour les troupes. Une fois arrivés, ils  marchèrent vers le North Common, où ils  logèrent pour la durée de leur escale.  Avant de s’embarquer pour l’Europe, les hommes furent équipés de nouveaux uniformes de combat, appropriées au service sur le front.  Une photo de groupe fut prise  pour immortaliser les troupes nouvellement équipées. Le bataillon pour service outremer s’embarqua à nouveau, le 25 août, sur le S.S. Caledonian. Après une journée d’activité administrative pour mettre en ordre l’enregistrement des hommes leur permettant de servir outremer avec le CEC, ils mirent le cap sur l’Angleterre.

Angleterre

Les RCR débarquèrent en Angleterre à Plymouth, ensuite ils prirent le train vers Shorncliffe sur la côte sud-est du pays; ils y passèrent deux mois. Cock nous informe que les hommes furent rééquipés des variantes modifiées de l’infâme fusil Ross. Ils aiguisèrent leurs baïonnettes et peinèrent leurs boutons biens polis d’un marron discret. Ils furent aussi instruits dans des nouvelles techniques de la guerre des tranchées comme l’utilisation des grenades. Les officiers s’achetèrent des gadgets y compris des « casquettes de tranchées, bottes imperméables, étuis de carte, miroirs en acier, périscopes pliables, lanternes au code Morse, boîtes-à-médicaments, trousses des premiers soins, poêles Primus et toute sorte d’autres choses… ». Le manuscrit comprend également une photo de groupe de la Section des mitrailleuses du régiment, dont Cock en était le commandant; ils posèrent avec quatre mitrailleuses Colt. La Section fut parmi les premières troupes du RCR à joindre la France; elles firent partie d’une avant-garde de 111 membres du régiment qui traversèrent la Manche le 31 octobre 1915, un jour avant le reste du RCR, au bord du S.S. Basil.

France et Belgique

Le reste des troupes du RCR  partirent pour la France le 1er novembre 1915.  Peu après, le régiment fera partie de la 7e Brigade d’infanterie canadienne, du côté des Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (PPCLI), le 42e bataillon (Royal Highlanders) et le 49e bataillon (Edmonton Regiment). Ces quatre formations combattirent ensemble pour toute la durée de la guerre. Cock explique comment les premiers quelques mois en France passèrent à appuyer la construction de tranchées, à s’entraîner dans le combat  des tranchées, à s’engager  dans des combat  des tranchées de «routine» à  Wulverghan, Kemmel et Ypres.

Dans son compte rendu du manuscrit, Cock continue avec une brève description des batailles plus importantes telles Mont Sorrel, Flers-Courcelette, les hauteurs de l’Ancre, Arras, Vimy, côte 70, Passchendaele, Amiens, Scarpe, Canal du Nord et la poursuite à Mons. Le régiment reçu les honneurs au champ de bataille pour tous ces combats.  Cock va souvent en détail,  des aspects telles la météo, les conditions au champ de bataille ou la morale. Par exemple, lorsqu’il décrit la bataille de Flers-Courcelette, il dit «toute cette opération fut difficile, avec le sol remué des trous des bombardements  et des tranchées démolies, sans aucun repère, ni direction ». Il s’attarde aussi sur des informations à propos du nouvel équipement tel les masques à gaz et les casques en acier qui, il explique «  on augmenté la confidence  tout en protégeant beaucoup de têtes en danger de se casser contre les poutres à travers les tranchées ou les abris!»

Aussi, fait-il référence à des histoires intéressantes à propos du régiment. Écrivant un compte rendu de la bataille du Mont Sorrel, la première bataille majeure de ce conflit pour RCR, il précise : «en ce qui concerne le régiment, cette bataille  fut connue comme "le jour des vieux soldats". Le succès de la défense contre les attaques fut possible grâce à ces vieux soldats, avec temps d’entraînement avant la guerre leur permettant de répondre à tir rapide et efficace bien qu’ils fussent mal équipés et les mitrailleuses très rares.» 

Des photographes, des cartes et des lettres de cette période s’entremêlent dans le manuscrit avec des miscellanées. Vous pouvez lire ci-dessous le compte rendu des actions du régiment en France et en Belgique.

 

Fin de la guerre

Tôt le matin du 1er novembre 1918, très peu après avoir conquis la ville belge Mons, le RCR reçu une lettre les informant que l’armistice débuterait à partir de 11h00 ce matin-là. La guerre finit en effet, mais le régiment ne joignit le Canada avant quatre autres mois. Ils restèrent à Mons pour une de ces quatre mois, ensuite prirent le chemin du Havre en traversant par la Belgique et le Nord de la France. Une fois y arrivés, ils s’embarquèrent pour traverser la Manche en Angleterre. Ils se rendirent à Liverpool et le 1er mars 1919, ils s’embarquèrent cette fois-ci sur Adriatic  pour commencer leur voyage de retour au Canada à travers l’Atlantic.

De retour au pays

Le RCR arriva à Halifax le 9 mars 1919. Cock ne manque pas de mentionner « l’enthousiasme de l’accueil des habitants de la ville ». Les photographies colées dans le manuscrit montrent des foules énormes, rassemblées  pour regarder le régiment qui marcha sur les rues de la ville. Des bannières à l’Union Jack, des bruants et des larges arches triomphales adornaient la parade; l’une de ces arches porte l’inscription  « Halifax souhaite la bienvenue à ces fils combattants ».  Les soldats se dirigèrent vers le North Common, où ils furent logés dans des casernes et au manège militaire voisinant, tout comme trois ans et demi avant. Peu après l’arrivée au Common, le bataillon RCR pour service outremer fut  dispersé.